SORRY, Sorry (1978)

 

SORRY GROUPE


SORRY (reprise d'une chronique d'un album donné clé en main).

Comme beaucoup j'ai toujours apprécié les textes décalés de Keith Michards , aussi, afin de lire à quelle sauce il allait bien pouvoir nous le cuisiner, je lui avais fait parvenir par défit cet album qui lui était à la fois totalement inconnu et quelque peu éloigné du style musical qu'il avait l'habitude de chroniquer. J'avoue que le résultat fut au delà de mes espérances et que je me suis bien marré.

Comme il a décidé à notre plus grand regret de larguer les amarres avec les blogs, j'en profite pour remettre cette chronique.

" Gilbertisku, mon dealer albanais, patibulaire et balafré, m'avait dit : « Goûte-moi ça, c'est d'la bonne ! Ça va t'ouvrir les shakras commasse ! »
J'y dis ouaih, mais faut quand même que j'aille mollo, parce que j'ai déjà les shakras tellement dilatés que quand je pète, ça fume comme un vieux diesel !
T'inquiète, qu'y répond, c'est d'la pure 78… 78, c'est pour l'année, pas le calibre de la douille !

Alors, je rentre dans mon duplex de 200 m², place Vendôme. Je glisse le microsillon dans le mange-disque et j'active la machine à frissons. Décollage en douceur : sublime enchevêtrement vocal à la manière de Queen, puis break de batterie pour lancer une guitare soyeuse, avant que le chanteur n'entre en scène, un vrai crooner à la voix délicatement râpeuse. Tout au long de la chanson, ces divers éléments sont repris, superposés, malaxés et pour finir, tu te retrouves avec la mélodie scotchée aux neurones.

C'est léger, c'est sucré, c'est de la vraie bonne pop un peu baraquée. Pas le temps de souffler : cette fois, c'est la guitare qui prend le pouvoir. Fini le miel, bonjour l'acide ! La bande se la joue bad boy, avec une intro AC/DCienne qui emballe le moteur. Morceau rapide et nerveux, hard rock où le chanteur se mue en diva métallique, entre Robert Plant et Dan McCafferty. Et l'album poursuit son chemin avec la même vivacité, alternant les titres maouss costauds (Boogie With the Law, carrément Zeppelinien) et des compositions plus moelleuses, mais toujours efficaces. Le tout agrémenté de solos de guitare qui font saigner des gencives, de chœurs émouvants, de cordes aériennes et de claviers qui apportent une petite touche progressive… et puis tu me croiras, tu me croiras pas : le dernier titre t'entraîne direct sur le dancefloor… j'en dis pas plus !

Enregistré en 1978 au Studio Antibes de La Fontonne, ce disque est l'œuvre de la paire Dominique Ruy/Paul Ives.

Le premier, ex-Mammouth et Stratagème, tient la guitare, le second a vu le jour à Londres et s'occupe des vocaux et des claviers. Pour tenir la section rythmique, les deux lascars sont épaulés par une flopée d'invités, parmi lesquels Jean-Paul Ceccarelli (Sting, Jacques Dutronc…), Doudou Weiss (ex-Alice), Bunny Brunel (ex-Surya). Au final, ça donne un album extrêmement bien ficelé, facile à écouter et riche en sensations fortes !


SORRY AVANTSORRY DOS
 

Je voudrais juste signaler une omission certainement involontaire mais de taille au niveau des compositeurs de cet excellent album. En effet il ne faut surtout pas oublier les sorciers de studio et demi-frères Jean-Pierre Massiera et Bernard Torelli. 


Prends soin de toi Keith.
 
Makhno
 


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