TRIODE, On n'a pas fini d'avoir tout vu (1971)
TRIODE (reprise d'une ancienne chronique)
Avant de commencer la chronique de cet album, je tiens à remercier Pierre Chérèze pour son extrême gentillesse et pour tous les renseignements et les documents fournis.
Deux camarades de classe cherchant un batteur pour faire un groupe demande à
Pierre Chérèze ( officiellement batteur à cette époque) de les rejoindre.
Cependant durant les répétitions il prend une guitare et montre au groupe une
de ses compositions. Au vu de sa qualité technique le groupe décide alors de
lui donner une place de guitariste et de chercher un nouveau batteur. Sous le
nom des « Chemises Rouges » le groupe accompagne un temps Moustique puis est
engagé par le Club Med en Turquie. De retour en France le groupe prend la
direction de Nantes pour animer des bals.
C'est durant cette période que
Pierre Chérèze rencontre Pierre-Yves Sorin qui l'incite à laisser tomber son
groupe de bal pour monter un projet plus ambitieux.
TRIODE est un groupe de la scène underground française qui se
forme autour de trois musiciens orientés Jazz : Michel Edelin (Flûte),
Pierre-Yves Sorin (Basse), Didier Hauck (Batterie) et de Pierre Chérèze
(Guitare) orienté rock.
L'unique album entièrement instrumental intitulé
étrangement « On n’a pas fini d’avoir tout vu » est enregistré en intégralité
en trois heures (faute de moyens) au studio Charcot situé à Paris dans le 13e
arrondissement au 15 de la rue du même nom.
Il sort en 1971 comme troisième référence du catalogue de Futura Red.
Petite explication concernant le titre de l'album.
Il faut se remettre dans le contexte de l’époque. Mai 1968 est encore dans les
esprits et d’autres accrochages vont émaillés les années 1969 et 1970
notamment fin mai 1970 quand de violents affrontements éclateront dans le
quartier latin suite à l’arrestation des directeurs successifs de « La Cause
du Peuple » et de la dissolution de la Gauche Prolétarienne.
C’est dans
cette ambiance que le groupe est attablé au café « Le Conti » (aujourd’hui
disparu) dans le quartier de Buci quand une cliente entre dans le café avec
son caddie à la main et dit au patron “
eh bien, on n’a pas fini d’avoir tout vu. ”
Cette petite phrase
les amuse et ils décident de la retenir comme titre de leur album.
Contrairement aux autres références sorties sur Futura Red (Red Noise,
Mahogany Brain, Horde Catalytique pour la Fin) l’album de Triode est très
musical.
Il est en 1971 un précurseur du Jazz rock. Un titre comme Magic
Flower peut même faire penser à Jethro Tull avec un coté jazz bien marqué.
L’album est mené par la flûte virevoltante de Michel Edelin et la guitare de
Pierre Chérèze.
On peut également noter une reprise bien psychédélique de
“Come Together” des Beatles.
Le groupe tournera pendant deux à trois ans dans des clubs de Jazz parisiens notamment au “ Gill’s Bar ” situé Rue Sainte Croix de la Bretonnerie dans le 4e arrondissement ( voir ci-dessous la photo exceptionnelle jamais publiée donnée par Pierre Chérèze) tenu par Gérard Terronès le fondateur du label Futura et au Riverboat qui devient à compté de 1972 le Riverbop situé au 67 rue Saint André-des-Arts dans le 6e arrondissement mais aussi dans quelques clubs du sud de la France avant de terminer en trio suite au départ de Michel Edelin.
Pierre-Yves Sorin continuera sa carrière de bassiste jazz notamment avec
Claude Bolling.
Didier Hauck formera le groupe Nadavati.
Michel
Edelin flûtiste jazz virtuose commencera sa carrière solo.
Pierre Chérèze
accompagnera tout au long de l’existence de Triode des artistes comme Herbert
Léonard, Michèle Torr, Christian Delagrange et Pierre Groscolas puis jouera
dans divers groupes comme Keris, Ys,
Marathon, et accompagnera un bon nombre d'artistes dont Higelin tout en ayant une
carrière solo.)
PS: Si un certain " bakkra " passe par ici, ça serait cool de sa part de retirer l'image de référence du groupe sur Discogs (que j'avais faite et où figurent mon pseudo et un ancien univers). Cela permettrait de laisser apparaitre l'image originale donnée par Pierre Chérèze. Merci d'avance.
Bonne écoute.
Makhno
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