THE DICE, The Dice (1982)
THE DICE (suite)
Voilà pour vous aujourd'hui le second et dernier album de The Dice sorti en 1982. Hormis Bart Poloch (voir Marathon) on retrouve les mêmes musiciens que sur leur premier album" Broken rules " et comme pour ce dernier je vous laisse lire la suite de l'excellente chronique réalisée par Marco Stivell.
Vous pouvez naturellement aller la retrouver directement sur le site de Forces Parallèles.
" Je l'ai déjà dit, mais je crois que cela vaut la peine de le répéter,
THE DICE est un de ces groupes des années 80 qui ont le plus injustement
subi l'indifférence du grand public, alors qu'ils avaient tout pour le
séduire. Leur premier album, Broken Rules, aurait pu les faire entrer dans
la cour des grands mais il ne connaîtra pas le succès, bien que celui-ci
fut sensiblement perceptible même au-delà de nos frontières, et cette
deuxième galette, sortie moins d'un an plus tard, non plus. Le problème,
c'est que The Dice, l'album, a été publié en plein mois de juin, soit la
pire période en termes de manque de publicité - une fois encore, tous les
détails de l'histoire m'ont été donnés par Jean-Michel Devlin -. D'autre
part, le chanteur et co-compositeur du groupe Bart Poloch, qui avait
l'opportunité de vanter les mérites de Broken Rules auprès de ses
supérieurs chez Polygram, ne l'a pas fait, ce qui a entraîné une suite de
malentendus et un clash avec le restant du groupe. Ce second album paraît
donc, contrairement à ce que la pochette nous donne à croire, pas
franchement sous les meilleurs auspices. Elaine Rowan signe toujours la
totalité des paroles tandis que Pascal Stive et Jean-Michel Devlin se
chargent des musiques. L'équipe d'instrumentistes supplémentaires est
toujours la même. Et encore une fois, on va s'apercevoir que ce disque
avait tout pour marcher dans son entièreté... ou presque !
Si Broken Rules dégageait encore un fort parfum de fin des années 70
jusque dans sa production, dès que commence "Life Prisoner", on sent que
ce deuxième disque va s'enraciner nettement plus dans les années 80. Il y
a pas mal de réverb', les nappes de synthétiseurs et aussi les sons de
guitare nous le confirment sans détour. Et bien sûr, il y a toujours ce
qui fait l'empreinte THE DICE, à savoir une voix peut-être un peu
approximative à certains moments (dans les aigües) mais qui dégage un
certain charme, ainsi qu'une mélodie efficace, des choeurs bien soutenus,
une basse ronde, des petites interventions mordantes de guitare et
fortement a-propos... Bref, là encore, tout pour que cette chanson passe
en radio, et l'on se doute bien que cela n'a pas été le cas. Je ne vais
pas faire cette même remarque pour tout le restant de l'album, bien que ce
soit le cas, mais quand même... "Self Destruction" est le seul single à
avoir été un peu diffusé, avec un clip brumeux, dans lequel on voit les
membres du groupe. Cette brume nocturne convient parfaitement bien à
l'ambiance de la chanson, où l'effet hypnotique des voix est contrebalancé
par une rythmique plus (batterie) ou moins (boîte à rythmes) marquée.
Superbe chanson.
"Backstreet Kid" arrive ensuite, avec son petit effet de synthé qui ne
laisse pas un seul instant présager ce que sera la suite. Une suite très
rock, sur lequel on retrouve avec bonheur tout le caractère de la voix de
Jean-Michel Devlin, notamment sur le refrain. Cette mélodie à la fois
mordante et tellement simple reste diablement efficace... Chuuut je n'en
dis pas plus. "Target in the Sun" vient compléter et conclure cette
première face. Les claviers, malgré la rythmique rapide, sont vraiment
très bien arrangés et envoûtants. Cette chanson est un peu à l'image de la
musique du groupe, mais aussi particulièrement de ce disque. The Dice est
un album dont l'efficacité peut paraître un cran en-dessous de celle de
Broken Rules, mais c'est uniquement parce que les titres sont plus
"denses", peut-être plus recherchés aussi au niveau des sonorités. Il n'y
a qu'à écouter ce "Target in the Sun", pour se rendre compte du travail
effectué au niveau des arrangements, il y a toujours un détail qui tue
dans les samples, sons de synthés, guitares...
La seconde face commence un peu de la même manière que celle de Broken
Rules, d'un point de vue ligne de basse simpliste et marquante. Le tempo
est tout autre que celui de "Loaded Dice" par contre, ici il est
sautillant, entraîné par les choeurs puissants, comme d'habitude. Et c'est
l'occasion d'entendre un peu Elaine... Les guitares et les claviers sont
toujours aussi forts, on aurait tort de se priver de ce petit bijou caché
au milieu de l'album et qui est une petite perle de densité, savamment
construite autour d'une certaine répétitivité. "Devils dance, with fallen
angels..." Avec "False Promises", on revient à une plus grande légèreté,
alors que l'on constate là encore toute la science du groupe à produire
quelque chose de bien construit et d'efficace. "Somebody Else" prouve lui
aussi que THE DICE soignent tout comme il faut jusqu'aux intros de leurs
chansons. Celle-ci n'est pas la meilleure mais comme le reste, elle a sa
personnalité, et quelque chose qui fait qu'on la retiendra au même titre
que les autres. En l'occurrence, ce sera surtout son refrain (ah les
choeurs façon THE DICE...) et ses passages instrumentaux. "Revenge" se
veut plus douce et planante, c'est la chanson la plus lente de l'album. Ce
ton plus grave se marie cependant très bien avec le reste, et je pense
qu'il est inutile de dire qu'une fois de plus, le groupe aura su employer
ses ingrédients pour une recette musicale en or. On termine avec le
up-tempo de "Kids of Rock", un patronyme qui convient d'ailleurs bien au
groupe car après tout, ils ne sont pas les derniers à le mériter, leur
statut de dignes "enfants du rock" ! Bonne chanson, pas la meilleure là
encore, mais... Je vous laisse compléter.
Nous avons fait le tour de ce bel album de pop-rock eighties, qui nous
fera bien évidemment regretter, tout comme Broken Rules, que ce genre
d'artistes et de musique aient été quelque peu (je suis gentil)
délaissés... Les radios libres étaient en pleine expansion à l'époque,
mais il y avait un quota de chansons en français à respecter, et donc un
groupe français qui chantait en anglais, ça ne pouvait pas passer...
Enfin, heureusement que des âmes charitables vendent ces petits pains
dorés sur la toile, car malgré l'amertume, c'est avant tout du bonheur que
l'on ressent à l'écoute de cette musique. Ma passion pour THE DICE prend
fin ici (...ou presque !) et sans aucune vantardise je suis heureux
d'avoir pu en parler. Je remercie grandement Jean-Michel Devlin ainsi que
Pascal Stive, sans oublier bien sûr les autres personnes qui ont participé
à ce fabuleux projet."
Le clip de " Self destruction "
L'album " The Dice " (1982)
Je vous laisse maintenant découvrir ce second opus que je trouve, par l'ajout d'une petite touche FM, meilleur que le précédent.
Bonne écoute
Makhno
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